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Le nez collé à la vitrine
J'attends le facteur, mais voilà
J'ai cette dolente impression
D'être un idiot, qu'il ne viendra pas
C'est qu'aujourd'hui c'est la Saint-Valentin
Et à tous les ans, c'est la même chose
Le célibat s'acharne sur moi
Je suis une cause perdue
Personne ne m'aime, j'essaie pourtant
C'est difficile, je suis gêné
Je sens que cette année encore
Le chocolat laissera un goût amer
Tout ça c'est si triste, y a d'quoi s'flinguer
Car à quoi bon vivre quand on est seul
À la fenêtre des amoureux
Main dans la main, je crains que
Je craque
Oh! j'ai une crise cardiaque
Fracture du myocarde
C'est un infarctus
Je fais une attaque
À l'électrocardiogramme
Mon cœur arrête de battre
Adieu monde cruel
Mon cœur éclate
Mais ce n'est pas la fin du monde
Car demain est un autre jour
Peut-être que tournera ma chance
Que quelqu'un me prendra dans ses bras
Je souhaite m'endormir pour toujours
Et ne jamais me réveiller
Au fond de ce grand lit double
Je tremble, je pleure, il fait si froid
Il n'y a pas de valentin pour toi, cœur solitaire
Oh! j'ai une crise cardiaque
Fracture du myocarde
C'est un infarctus
Je fais une attaque
À l'électrocardiogramme
Mon cœur arrête de battre
Adieu monde cruel
Mon cœur éclate
On meurt tous seuls
L'amour est sanguinolent
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Danaé assise dans un train
S'évadait sa photo à la main
C'est qu'elle l'aimait d'un amour interdit
Qu'elle souhaitait protéger à tout prix
Secrète elle songe à la nuit d'hier
Elle voudrait revenir en arrière
Tout laisser et rebrousser chemin
Mais le train fonce droit vers demain
Tu me vas comme un gant
Je t'aimerai pour 10 000 ans
Et si un jour tu disparais
Je promets, je ne t'oublierai jamais
Car si tu meurs je meurs aussi
Ô toi, ma douce enfant chérie
Je remonterai le temps
Pour te revoir, je t'aime indécemment
En attendant son retour elle esquisse des ébauches
De ses doigts elle dessine des débauches
Entre elle et elle il n'y a aucune loi
Et l'extase règne comme un roi
Elle fait l'amour comme d'autres font la guerre
Petite fée ses désirs sont pervers
Enlacée dans ses bras refermés
Éperdue, elle se gorge, Danaé
Tu me vas comme un gant
Je t'aimerai pour 10 000 ans
Et si un jour tu disparais
Je promets, je ne t'oublierai jamais
Car si tu meurs je meurs aussi
Ô toi, ma douce enfant chérie
Je remonterai le temps
Pour te revoir, je t'aime indécemment
Pourquoi ne part-on pas
Pour ailleurs, nulle part
On reviendra dans 10 000 ans
Dans 10 000 ans
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L'Adèle verdoyante, nocturne nymphale
Drapée d'écailles chinées, moirées lustrées
Un collier de corail comme nacré polaire
Une peau porcelaine, déesse à ceinturon
Pudibonde inconstante dans sa robe turquoise
Solitaire s'aventure vers un lupanar luna park lunaire
C'est qu'un sphinx lui a dit: tu mourras à l'aurore
Au milieu des mineuses, des vilaines gorgones
Le Robert le diable, géomètre et satyre
La faucille à la main cherche la belle dame
Parmi les petites violettes
Le chasseur, il court, court, court
Et elle, vole, vole, vole, vole, vole
À la demi-lune blanche
Une ronde d'azurées
Litanie d'initiés
Robert demi-argus explore le grand damier
D'une carte géographique prospecte les psychés
Une belle américaine isolée à sa table
Se délecte d'un flambé au citron de Provence
Dans la fumée disparate de son tabac d'Espagne
Une bacchante est offerte, candide et aguichante
La déplacée sacrée et son beau cul doré
Ou cette méticuleuse qui meurt pour une virgule
Mais c'est Adèle recluse qui mordra à l'hameçon
Le pacha à deux queues en fera sa fiancée
Parmi les petites violettes
Le chasseur, il court, court, court
Et elle, vole, vole, vole, vole, vole
À la demi-lune blanche
Une ronde d'azurées
Litanie d'initiés
In girum imus nocte et consumimur igni
Elle qui rêvait de voiliers blancs, d'un petit mars oriental
Il l'a gazée d'éther, a échancré ses ailes
Une goutte de sang, sur sa bouche un comma
Que la craintive expie, ce n'est qu'un demi-deuil
Parmi les petites violettes
Le chasseur, il court, court, court
Et elle, vole, vole, vole, vole, vole
À la demi-lune blanche
Une ronde d'azurées
Litanie d'initiés
Parmi les petites violettes
Le chasseur, il court, court, court
Et elle, vole, vole, vole, vole, vole
À la demi-lune blanche
Une ronde d'azurées
Litanie d'initiés
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Il pleut dehors
Il pleut toujours
D'oisiveté
Je te dessine
Un pamplemousse
Un grand café noir
Dans lequel je nage
Parmi des nuages
De lait
Halo de lune
Les heures successives
S'exécutent
Minute par minute
Minutieuses
En espérant les incendies
Je m'ennuie sans toi mon ami
En espérant les incendies
Je m'exaspère, sans toi mon ami
Dans le couloir
Un peintre danse
Sur des nénuphars
Le coloris
De la prunelle
De tes yeux de verre
Où l'on chopine
Parmi les couleurs
Les fleurs parsemées
Jardin parfumé
Une épiphanie
Points de suspension
Car le poète
Est meurtrier
En espérant les incendies
Je m'ennuie sans toi mon ami
En espérant les incendies
Je m'exaspère, sans toi mon ami
Maintenant je marche
À reculons
Pour solidifier
Ma solitude
Ce n'est pas tâche
Facile je t'assure
Et je rentre seul
Seul à la maison
Sortir de ça
Sortir du lit
Sortir du café
Sortir sous la pluie
Il pleut dehors
Il pleut toujours
Il pleut dehors
Il pleut toujours
Il pleut dehors
Il pleut toujours
En espérant les incendies
Je m'ennuie sans toi mon ami
En espérant les incendies
Je m'exaspère, sans toi mon ami
En espérant les incendies
Je m'ennuie sans toi mon ami
En espérant les incendies
Je m'exaspère, sans toi mon ami
En espérant les incendies
Je m'ennuie sans toi mon ami
En espérant les incendies
Je m'exaspère, sans toi mon ami
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